All Stories
Exportation
Par Andrea Danelak, contribution spéciale, OEFC
Sur un mur du bureau de Jack59, on peut voir une carte sur laquelle sont plantées des punaises indiquant d’où proviennent les commandes qui ont été passées pour obtenir les produits écologiques pour les cheveux de cette entreprise, que ce soit depuis Oman ou l’Australie.
« L’équipe chargée de l’expédition me fait part d’histoires, que je raconte ensuite à toute l’équipe; cela nous permet de tisser des liens », mentionne la fondatrice de Jack59, Vanessa Marshall. « On peut littéralement affirmer que chaque membre de notre équipe a déjà tenu ce produit dans ses mains. C’est vraiment satisfaisant de savoir que le produit se trouve maintenant partout dans le monde. »
Cette carte n’existerait probablement pas si ce n’était du pouvoir du commerce électronique ou des ventes virtuelles.
«En général, notre présence en ligne représente notre façon de promouvoir nos marques et nos entreprises face à d’éventuels clients», mentionne Magnolia Perron, une femme autochtone qui gère le programme destiné aux jeunes de l’Association nationale des sociétés autochtones de financement. «Dans les dernières années, c’est la COVID-19 qui nous a obligés à passer aux ventes en ligne. Cela a probablement contribué à la hausse dans le nombre d’entrepreneuses qui ont accordé la priorité au commerce électronique pour que leurs produits parviennent à leurs clients.»
Selon un rapport de 2023 produit conjointement par le Conseil canadien pour l’entreprise autochtone (CCEA) et Affaires mondiales Canada, les entreprises autochtones appartenant majoritairement à des femmes constituent 39,3 pour cent de l’ensemble des exportateurs autochtones, soit plus du double du pourcentage des entreprises exportatrices appartenant à des femmes dans l’ensemble des PME canadiennes.
Madame Marshall a su reconnaître rapidement l’importance du commerce électronique; la création d’un espace réservé aux ventes virtuelles a été l’une des premières tâches qu’elle a accomplies dans son entreprise. Bien que l’entreprise Jack59 fasse de la vente en gros dans les magasins et en ligne, elle encourage les entrepreneurs à garder un solide système à l’interne. Même si d’autres détaillants tiennent vos produits en ligne, « il est préférable d’avoir votre propre site pour attirer les gens », conseille-t-elle. « Nous avons une clientèle fidèle qui achète directement de nous. »
Comment s’y retrouver dans le monde des ventes virtuelles
Quand Joella Hogan a acheté l’entreprise Yukon Soaps Company, elle ne connaissait pas tous les aspects de l’entrepreneuriat, comme c’est le cas de nombreux autres nouveaux propriétaires d’entreprises.
« Je me sentais comme si j’étais—ou j’essayais d’être—une personne qui avait un impact dans ma communauté, qui essayait de créer un meilleur endroit pour tout le monde et qui se faisait l’écho des voix que personne n’écoutait habituellement », affirme-t-elle. « Je voulais permettre aux gens de faire un retour à la terre et de réapprivoiser notre culture et notre langue; je savais que nous serions alors plus forts. »
Les ventes virtuelles ont permis à madame Hogan de continuer à faire connaître sa culture et de faire croître les activités de son entreprise au-delà des frontières du Yukon. D’après le rapport mentionné précédemment, les entreprises situées dans des zones reculées voient leurs chances d’exporter réduites de 65 pour cent. Toutefois, «celles qui vendent en ligne ont six fois plus de chances d’exporter que celles qui ne vendent pas en ligne».
Puisqu’elle se trouve à 400 kilomètres de Whitehorse, madame Hogan connaît très bien les difficultés auxquelles sont confrontés les entrepreneurs des communautés rurales, éloignées ou nordiques, comme l’accès à un réseau Internet fiable.
La livraison constitue également un défi pour de nombreux entrepreneurs au Canada, y compris ceux se trouvant dans des zones urbaines ou métropolitaines. « Nous essayons d’offrir un service de livraison gratuite à nos clients en ligne », indique madame Marshall, qui exploite son entreprise depuis Edmonton. « C’est cher pour nous d’offrir un tel service, mais les gens ne veulent pas payer la livraison. »
Malgré la hausse des frais de livraison et l’économie qui subit des changements, madame Hogan a tout de même remarqué une croissance du côté du marché américain. D’après elle, les entrepreneuses devraient réfléchir sérieusem*nt au commerce électronique si elles souhaitent attirer des clients à l’extérieur de leurs communautés. « Vous vous simplifierez la vie dès que vous ferez la transition. Cela renforcera votre visibilité et fera ressortir votre marque. »
4 conseils pour les entrepreneuses autochtones qui envisagent de se lancer dans les ventes en ligne
Nous avons dressé une liste de conseils qui s’adressent aux entrepreneuses souhaitant offrir un service de vente en ligne, peu importe à quelle étape de développement se trouve leur entreprise.
1. Effectuez des recherches.
« Si vous envisagez des activités de commerce électronique, faites des recherches sur les plateformes que vous pourriez ajouter à votre site web », propose madame Marshall. « Faites aussi quelques recherches [sur les transporteurs] avant de commencer à expédier des commandes parce que l’on finit souvent par trouver un meilleur tarif. »
2. Vérifiez les formes de soutien qui sont disponibles.
Les entrepreneurs canadiens ont accès à un grand nombre de ressources, de subventions et de possibilités. Madame Marshall encourage les femmes autochtones qui sont en affaires à consulter les organismes et les plateformes comme le CCEA, Pow Wow Pitch et le Build Native Program de Shopify.
Madame Hogan est bien placée pour parler de la valeur de ces ressources. « Nous disposions du plus petit site Web imaginable quand j’ai acheté l’entreprise », se rappelle-t-elle. « J’ai eu la chance de pouvoir compter sur un programme destiné aux petites entreprises qui m’a aidée en m’offrant du financement et les services d’un consultant pour créer un nouveau site Web. »
3. Investissez dans l’histoire de votre marque.
« Servez-vous de votre site Web pour raconter les histoires qui sont liées à vos produits ou votre propre histoire, ce qui générera davantage de ventes; pour y parvenir, il faut avoir un site Web comportant un volet de commerce électronique », précise madame Hogan. Elle conseille aux entrepreneuses de consacrer du temps à la rédaction de messages bien formulés et à la prise de photos à jour de bonne qualité. « Demandez-vous si la photo représente bien votre produit, votre marque et votre mission. »
4. Servez-vous du pouvoir de la communauté.
« Communiquez avec les entrepreneuses autochtones que vous connaissez; je suis convaincue qu’elles seront ravies de répondre à vos questions », mentionne madame Marshall, qui participe également à un appel de réseautage mensuel auquel se joignent d’autres marques de produits de beauté qui appartiennent à des Autochtones.
Le succès remporté par des entrepreneuses comme mesdames Hogan et Marshall met en évidence le rôle essentiel que jouent les outils de ventes virtuelles lorsque vient le temps de conquérir de nouveaux marchés. « Il y a beaucoup d’entrepreneuses autochtones qui sont présentes sur le marché; allez-y, cherchez un peu et faites des achats en ligne! », tient à dire madame Perron.
Vous en voulez plus ?
- Explorez les ressources sur l’ExportHUB d’OEFC
- Regarder le webinaire : IP and Traditional Knowledge
- Vous trouverez des podcasts, des vidéos et bien d’autres choses encore sur notre page « Liens vers l’exportation ».
Nous remercions le gouvernement du Canada et les associations CanExport pour leur soutien financier.
Recent Stories
Exportation
Lire l'article
Exportation
Lire l'article
Abonnez-Vous à la Newsletter WEOC
Chaque numéro met en évidence les événements à venir, les articles intéressants et les meilleures pratiques pour vous aider à élargir votre expertise et à améliorer votre collaboration avec les femmes entrepreneurs.